Désirée Szucsany est née à Montréal en 1955. Après des études en lettres, elle publie des romans et des nouvelles. Elle est en outre traductrice et on lui doit plusieurs traductions en français de livres anglais. Issue d’une famille d’artistes, Désirée Szucsany produit également des encres, des huiles, des dessins et des gravures qui connaissent un franc succès. |
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À mon sujetÉcrivaine québécoise, récipiendaire du Grand Prix du Conseil de la culture et des communications des Laurentides en 2001, elle a publié plus de 20 livres aux éditions Quinze, Varia, Québec-Amérique, J’ai lu, etc. |
14 septembre 2011 Critique de LA PASSE, recueil de nouvelles, 1981
Le Devoir
Critique de La Passe, par Clément Trudel Carnet de lecture Linhart, Aranguiz, Szucsany et Crossman Pour Désirée Szucsany, écrire est certes une passion. Six brefs récits (La Passe, Quinze, prose entière) nous en apportent la preuve. Visuelles, ces nouvelles sortent en technicolor sur l’écran neutre du lecteur. Dans «La brèche», le narrateur fait fonction de cameraman et dans «Le portrait» nous est donnée une saisissante description d’une femme point jeune («vieilles joues où dérapent les souvenirs des baisers») qui a autrefois beaucoup fréquenté les théâtres ; qui sait, peut-être fut-elle actrice elle-même. La moins mince de ces nouvelles («Monsieur Simpson») emprunte même à un scénario son style, allant jusqu’à inclure des points de repère, sympathiques ou pas à la narratrice : Manhattan et Rocky trouvent grâce à ses yeux mais ce Jamais deux sans toi qui emmerde le peuple, nenni! La Passe est la deuxième oeuvre publiée de la jeune auteur, après La chasse gardée. À chacun ses fantasmes, dirait Nancy Friday ; je ne suis pas sûr que certains types féminins (deux sont cleptomanes) trouveront grâce auprès des académies émancipatrices. Désirée Szucsany cultive un parti-pris de dépaysement («Mourir à Goa» et semble habile à éviter les «remake» de Maria Chapdelaine. Dans «L’hiver rebelle», cette Natacha trahie par Aurèle attend la paix, «et qu’il neige pour de vrai» mais on est loin de Péribonca, la gare n’a rien à voir avec nos faiseurs de tourtières et... les jurons sortent en véritable kalmouk. «Six récits tendus par la sensualité... dans six décors différents», dit l’éditeur dans une présentation accrocheuse. De ce livre aux récits bien ramassés, j’ai tiré une satisfaction généralisée ; la phrase coule bien, l’on se prend à espérer que D..S., ayant fini de se préoccuper des lecteurs-complices, ouvrira toutes grandes les vannes et nous apportera une oeuvre de plus longue haleine. La Passe constitue une pierre d’attente ; les arrhes qu’y verse l’auteur sont de qualité. Désirée Szucsany, La Passe. Quinze/prose entière, Montréal, 1981, 124 pages. 0 Commentaires:Voulez-vous Publier un commentaire? |
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